Park(ing) Day
Et le carrosse redevient citrouille
Pas grand monde ne semblait avoir entendu parler du Park(ing) Day. A commencer par les propriétaires des trois véhicules garés sur les stationnements que nous avions réservés pour l’occasion – les panneaux étaient en place et bien visibles pourtant. Notre journée spéciale commencera donc avec un peu de retard… Le Park(ing) Day est « un événement mondial (…) (qui) mobilise citoyens, artistes, activistes pour transformer temporairement des places de parking payantes en espaces végétalisés, artistiques et conviviaux. » L’initiative du studio San Franciscain Rebar remonte à 2005, l’événement qui en a découlé se tient tous les 3e weekend de septembre.
Park(ing) Day : l’espace public à nouveau public
Je connaissais l’existence de cet événement, mais comme on n’en parle que trop rarement dans les médias, ça m’était sorti de la tête. C’est en discutant avec Maud Colomer et Maëlle Manigand de la boutique Le Biocal (Villeurbanne) que le Park(ing) Day a ressurgi du fond de ma mémoire. Récupérer un espace accaparé d’ordinaire par de vulgaires voitures et tenter de lui donner un usage différent, du sens : voilà un concept qui ne manque pas de me séduire. La voiture en ville est une plaie, et je déplore qu’on ne fasse pas comme au Japon, pays où le stationnement dans la rue est interdit.
Je me suis donc joint au Biocal, mais aussi aux Incroyables Comestibles de Villeurbanne, à Mon Potager Perché ainsi qu’à l’association Conscience et Impact Ecologique, pour participer à cet événement, avec mon regard. C’est-à-dire en cherchant à réaliser un patchwork de portraits des passants, sympathiques et curieux, qui feraient une halte sur cet espace convivial.
Un événement à base de studio mobile et de citrouilles
J’ai donc réfléchi à une mise en scène qui me permettrait à la fois de m’inscrire au mieux dans la thématique principale de notre emplacement partagé, à savoir le végétal, le bio, le participatif, l’écologie, mais aussi dans la dynamique de l’événement où le citoyen devient une alternative aux voitures. L’idée m’est venue : « Park(ing) Day, et le carrosse redevient citrouille ». Mon fidèle studio mobile m’a suivi dans la rue, avec quelques contraintes à l’esprit, dont il allait falloir s’affranchir. Le soleil capricieux et ses variations de lumière, le vent et les voitures qui faisaient onduler mon fond noir, la faible largeur des places de parking, la nécessité de veiller à la bonne circulation des piétons, nombreux un samedi en centre-ville.
Côté préparatifs, je me suis rendu au marché pour trouver un bel éventail d’espèces de coloquintes et autres cucurbitacées, puis j’ai récupéré le bout de pelouse synthétique qui verdit mon balcon toute l’année. Il ne me restait qu’à demander aux personnes volontaires de se mettre en scène avec la ou les citrouilles de leur choix : potiron, potimarron, muscade, patisson, patidou, baby boo, spaghetti… Sans compter sur la longue de Nice ramenée par les Incroyables Comestibles, une belle courge de plus de 8 kg.
« – Tiens, t’as vu ? Qu’est-ce qu’ils fabriquent ici ?
– C’est la fête de l’automne ou quelque chose comme ça. »
Non c’est le Park(ing) Day ! Mais l’automne n’est pas loin… Les passants qui se sont arrêtés ont appris des choses et passé un bon moment ; ceux qui ont tracé leur route ont tout de même salué le caractère plaisant de voir autre chose que de la tôle. Prochain rendez-vous : le 15 septembre 2018 !
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De gauche à droite, les Incroyables Comestibles de Villeurbanne, Mon Potager Perché et l’association Conscience et Impact Ecologique. Merci à eux pour cette belle journée, et pour leur action au quotidien.